La diversification alimentaire est une étape importante dans l’éducation culinaire de l’enfant. Au-delà de l’éveil au goût et aux nouvelles saveurs, les couleurs, les odeurs et les textures participent grandement à son apprentissage de la nutrition. Manger est un plaisir et cela s’apprend dès le berceau…

Mais avant de lui apporter le p’tit déj au lit, voici quelques conseils pour démarrer sereinement cette phase de découverte et de partage.

Un vrai régal ; -)

 

Ce que dit l’OMS

 

Tout d’abord, rappelons que l’OMS recommande l’allaitement maternel exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant puis, progressivement et en parallèle, l’introduction des aliments solides jusqu’à ses 2 ans.

Bon, ça, c’est sur le papier.

Car, le protocole actuel, relayé par les pédiatres et les allergologues, est d’avancer la diversification alimentaire afin de réduire les risques d’allergies. Soit, de démarrer vers les 4 mois révolus de l’enfant. En effet, plus un aliment allergène est proposé tôt et moins il y a de risques de réactions.

Autant dire qu’il y a quelques années, on nous disait exactement l’inverse mais aujourd’hui, les réactions allergiques cutanées, digestives ou respiratoires augmentent, on peut donc aisément comprendre l’argument. Désormais, on ne recommande même plus de reculer l’âge de la diversification aux enfants à risques ni même d’éviter les aliments réputés allergéniques. Soit.

Là où l’on commence à s’embrouiller c’est quand on nous précise qu’il faut malgré tout, éviter de commencer par les aliments allergènes tels que la tomate, la fraise, l’œuf ou le kiwi par exemple. Vous vous y perdez un peu ? Attendez, ce n’est pas fini ; -)

Si l’on veut avoir toutes les cartes en mains, il faut aussi écouter le discours des pédiatres-homéopathes qui eux, vous conseilleront plutôt d’attendre les 6 mois révolus de l’enfant avant de vous lancer dans la diversification, en vous rappelant le lien indéniable entre flore intestinale et système immunitaire.

Du coup, deux avis sur la question : Si la diversification alimentaire est trop précoce (avant 6 mois), ce n’est pas adapté et si elle est trop tardive (après 6 mois), cela comporte aussi des risques ! Alors on fait quoi ? A part s’empêcher de dormir parce que honnêtement, ce n’est pas le but recherché ; -)

 

 

Du bon sens

 

Eh bien on observe son enfant, on choisit la période idéale pour être zen (on n’est pas au jour près) et on coupe la poire en deux si ça nous rassure (disons 5 mois ; -) En gros, même si la question est importante, on arrête de se prendre la tête et on reste ouvert. Faites ce qui vous paraît le plus raisonnable et ne vous précipitez pas. Parfois, en voulant trop bien faire, on aggrave les choses (souvenez-vous le terrible drame du bébé nourri au lait végétal) !

Donc, comme je ne suis ni pédiatre, ni homéopathe, je ne chercherai pas à vous convaincre mordicus que telle ou telle solution est la meilleure. Disons que non, vous n’allez pas attendre qu’il ait 18 ans pour lui faire goûter des fraises et du blanc d’œuf mais que ce n’est pas non plus le 1er aliment que vous allez lui coller dans la bouche ; -)

Faites-vous confiance tout en étant à l’écoute de ce que dira votre praticien de santé, vous trouverez le bon mixe qui vous rassure et cela vous évitera de reproduire bêtement ce que vous lirez sur internet ; -) Sachez simplement que le début de la diversification dépendra surtout de votre enfant :

 

  • S’intéresse-t-il à ce que vous mangez ?
  • Est-il nourri au lait maternel ou infantile ? S’il est au biberon, vous pouvez démarrer plus tôt (4 mois ½) histoire de lui faire découvrir de nouvelles saveurs et de diminuer un peu sa consommation de lait en poudre. S’il est au sein et qu’il semble intéressé, ne tardez pas trop non plus, sous prétexte de vouloir protéger à tout prix son microbiote de tout ce qui est solide !
  • Se réveille-t-il encore la nuit pour téter ?
  • Son poids se situe-t-il dans la courbe basse ?
  • Ses premières dents sont-elles sorties ?
  • Est-ce qu’il se tient assis tout seul et attrape de petits objets ?

Si oui, il est sans doute prêt ! A vous maintenant de :

 

  • Garder du bon sens
  • Ne jamais forcer (à ce stade, on parle plus de découverte que d’alimentation)
  • Commencer par les légumes et les fruits cuits
  • N’oubliez pas que le lait reste pour le moment, l’aliment principal du jeune enfant.

Certains bébés seront aptes à manger et à digérer des aliments dès 4 mois et d’autres vers 6 mois. On n’est pas tous égaux face à la nature…

Donc ici, pas de « quoi, quand, pourquoi, comment ». Chacun fera son choix selon ce qui lui paraitra le plus raisonnable en fonction de son enfant. Pas celui de la copine.

 

DME ou GAPS ? Ne tombez pas dans les extrêmes

 

Je ne revendiquerai pas non plus la DME (diversification menée par l’enfant), j’aime l’idée de l’autonomie en laissant l’enfant se nourrir « seul » et porter lui-même ses aliments à la bouche mais de là à le laisser les choisir… j’émets quelques doutes ; tant pour sa sécurité que pour ses besoins nutritionnels.

 

 

 

 

Je ne m’appuierai pas non plus sur la méthode GAPS (Gut and Psychology Syndrome). Même si le régime alimentaire du Dr Natasha Campbell-Mcbride (visant à restaurer la perméabilité intestinale) semble réellement porter ses fruits sur des patients atteints de la maladie coeliaque ou de Crohn, je ne reproduirais pas à la lettre son calendrier de diversification alimentaire (très contraignant) pour bébés, surtout si ces derniers vont bien. Ici, il ne s’agit pas de « restaurer » mais de « préparer ». Les ascètes me répondront bien sûr qu’il vaut mieux prévenir que guérir, néanmoins, avec une alimentation fraîche, saine, équilibrée, vivante et de qualité, on peut « préparer » tout à fait sereinement les intestins de son enfant sans non plus tomber dans l’extrême ; -)

Bref, je ne dénonce aucunement ces méthodes, je me méfie juste des excès, surtout dans une époque où l’on devient suspicieux de tout et où l’on croit sur parole tout ce que l’on trouve sur internet. On a évidemment raison de faire attention, de se renseigner et de faire au mieux mais on ne tombe pas non plus dans l’extrême, cela comporte trop de risques. Et puis, pensez à la psychologie de l’enfant plus tard :

GAPS (gloups) : « JE T’INTERDIS DE MANGER UNE FRAISE TAGADA, TU M’ENTENDS ?!!!! »

DME (mdr) : « VAS-Y MON AMOUR, MANGE TOUTES LES FRAISES TAGADA SI TU VEUX, C’EST TOI QUI DECIDES !!! »

Bon, oui c’est vrai, je caricature (je sens que les puristes vont être contents ; -) tant pis, j’assume.

Il existe donc plusieurs écoles pour commencer à donner des aliments solides aux bébés. Mais plus que précoce ou tardive, je préfère parler de diversification bien pensée.

 

L’Intestin, notre second cerveau

 

Il est aujourd’hui prouvé qu’il existe un lien étroit entre notre santé générale et l’état de notre intestin car 60 à 70 % de nos cellules immunitaires se trouvent dans ce dernier. Il s’agit du premier organe immunitaire du corps.

 

 

 

 

La paroi intestinale du bébé est très perméable, ses pores sont larges, c’est pourquoi il est important d’attendre qu’elle soit bien « refermée ». De cette manière, elle laissera passer les nutriments et non la nourriture mal digérée. De même, en consommant des aliments de bonne qualité, on parviendra à limiter au maximum l’absorption de toxines et autres pesticides par l’intestin. Car, lorsqu’un intrus s’infiltre dans le milieu intérieur, l’organisme le combat, le système immunitaire en prend un coup et les maux apparaissent.

On respectera donc la sphère digestive de l’enfant afin qu’il développe une bonne flore intestinale. D’ailleurs, n’hésitez pas à lui donner des probiotiques (ou à en consommer vous-même si vous allaitez) un vrai coup de pouce pour maintenant et pour plus tard.

 

Allaitement prolongé & diversification

 

Allaiter pendant au moins les 6 premiers mois est un véritable avantage. L’allaitement favorise une maturation progressive de la muqueuse intestinale et donc du système immunitaire de l’enfant.

De plus, celui-ci étant déjà exposé à une grande palette de saveurs, il aura tendance à accepter plus facilement les aliments solides et à mieux les digérer grâce aux enzymes contenues dans le lait maternel (ce qui ne veut évidemment pas dire que la diversification se passera mal si le bébé est au biberon ; -)

Pour les bébés nourris au sein, il est conseillé de commencer d’abord par la tétée. Tant que le bébé est allaité, il reçoit les matières grasses suffisantes dans le lait de sa mère. Néanmoins au fur et à mesure de la diversification, lorsque les tétées diminuent, il faut lui apporter de nouvelles graisses. Une petite cuillère à café d’huile spécialement conçue pour les nourrissons dans une purée de légumes par exemple. Assurez-vous qu’elle soit riche en omega 3 & 6. Vous la trouverez facilement en magasin bio.

 

 

 

 

Les 6 premiers mois, le lait maternel est donc l’aliment idéal pour votre bébé et ce, que vous ayez ou non, commencé à diversifier. Cependant, à cet âge, ses besoins nutritifs vont augmenter, il va donc être temps, si ce n’est pas déjà fait, de passer aux aliments solides.

 

Fruits et légumes

 

On l’a vu, il existe plusieurs écoles pour commencer à diversifier mais la règle la plus communément suivie est celle des fruits et légumes doux et non allergènes adaptés à l’âge de l’enfant. Favorisez, si possible, des aliments bio et de saison, pensez notamment aux AMAP (moins de transport, moins de pesticides et aussi moins chers ; -)

N’ajoutez ni sel, ni sucre, ni graisses et jetez l’eau de cuisson. On aurait plutôt tendance à vouloir intégrer cette dernière à la purée mais de nombreux légumes (surtout non bio) sont fortement chargés en nitrates

 

 

 

 

 

Diluez plutôt les purées maison avec une eau faiblement minéralisée qui convient à l’alimentation des nourrissons. Vous conserverez les vitamines en optant pour une cuisson douce, à la vapeur.

Après avoir préalablement lavé et cuit ces aliments, vous pourrez proposer sans risque (pour un bébé de 4 à 6 mois) :

-Courgettes (et courges diverses en saison), têtes de brocolis, carottes, fenouil, panais, betteraves, haricots verts extra fins, céleri rave, pâtisson, salade, pissenlit, cresson, blancs de poireaux, patate douce…

-Pommes, poires, abricots, pêches, brugnons, nectarines, coings, mirabelles, bananes, reines claudes, prunes, quetsches… Les jus de fruits quant à eux, sont à éviter. Ils sont beaucoup trop sucrés.

 

Céréales

 

On donne ou pas, avec ou sans gluten ? Aïe ! Dilemme ! Et c’est reparti ; -)

Et bien non justement, ne vous posez pas trop de questions, au risque de ne plus rien donner à manger à votre bébé !!! Disons que les céréales, ce n’est pas ce par quoi il faut nécessairement commencer mais encore une fois, c’est au cas par cas, en fonction de son poids ou encore de ses nuits. Car cela peut parfois être une bonne alternative.

Quant au gluten, ne soyez pas trop pressés. Vous aurez, de toute façon, le choix entre les farines sans gluten telles que le riz, la châtaigne ou le sarrasin par exemple et les fécules avec gluten comme le blé, l’avoine ou l’orge. Vous pourrez, au choix, les mélanger au biberon, à la soupe de légumes ou bien les proposer en bouillies. Quoiqu’il en soit, commencez par le sans gluten, vous proposerez dans un second temps (après 7 mois, en petite quantité et occasionnellement) un peu de gluten. Mais n’attendez pas trop longtemps non plus. De la souplesse et du bon sens ; -)

 

Produits laitiers

 

Lorsque le bébé est au sein, inutile d’introduire trop rapidement les produits laitiers, ses besoins en calcium sont suffisants. Si l’enfant est au biberon, optez pour des produits laitiers d’origine biologique. Le lait non bio et tous ses dérivés sont très chargés en pesticides, en antibiotiques et en hormones… « Laitages et hormones : Une autre théorie du genre », gloups !

Néanmoins, à partir de 7 mois et de temps à autres, vous pouvez commencer à proposer des laitages tels que yaourts, petit suisse ou fromages blancs. Proposez-les natures en évitant ceux qui sont aromatisés et donc sucrés (même s’ils sont destinés aux enfants… méfiez-vous des étiquettes ; -) Si vous n’habituez pas le palais de votre enfant au sucre, il n’y a pas de risque que cela lui manque. Privilégiez toujours les saveurs brutes. Oubliez donc les crèmes desserts lactées, aucun intérêt ! Pensez également aux yaourts au lait de brebis ou de chèvre et ressortez éventuellement vos yaourtières ; -)

 

 

 

 

 

Protéines animales

 

Concernant l’introduction des protéines animales, cela varie d’un pédiatre à l’autre (ha ! ça faisait longtemps ; -) Certains parents en donnent dès 6 mois, d’autres préfèrent attendre entre 9 et 12 mois, parfois plus selon les viandes et les poissons.

De son côté, l’œuf est proposé plus tôt qu’avant : 1/4 d’œuf dur (jaune et blanc compris) vers 7-8 mois et 1/3 entre 9 et 12 mois.

Quoiqu’il en soit, accompagnez toujours vos protéines de légumes verts et/ou de féculents alcalins (pomme de terre, potimarron, patate douce) afin d’équilibrer les repas car les protéines sont très acidifiantes. Respectez également les doses en fonction de l’âge (environ 10 g pour commencer soit 2 cuillères à café) et n’en proposez pas à tous les repas (1 à 2 fois par semaine).

Concernant les viandes, évitez charcuterie et abats et pour les poissons (non panés ; -) alternez entre les maigres (cabillaud, colin, merlan, sole) et les gras (maquereau, sardine, saumon de qualité).

 

Piqûre de rappel pour toute la famille : limitez votre consommation de thon, lotte, bar/loup, bonite, grenadier, flétan, dorade, brochet, raie, sabre, anguille, barbeau, brème, carpe, silure, marlin, espadon, siki, requin et lamproie.

 

L’agence de sécurité alimentaire Anses émet un avis réservé concernant leur consommation, en particulier chez les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes. En bref, on s’appuie sur les effets bénéfiques du poisson sur la santé (grâce aux oméga 3 principalement présents dans les poissons gras), tout en tenant compte du niveau de contamination des poissons potentiellement chargés en mercure et PCB ou polychlorobyphéniles (substances chimiques utilisées dans l’industrie et présentes en masse dans notre environnement). Et oui, ça gâche le tableau. Merci Monsanto : -(

Mais revenons-en à nos moutons (pas avant 9-12 mois le mouton ; -)

Pour vous aider dans vos choix et/ou vous faciliter la vie au moment de faire les courses, n’hésitez pas à aller faire un tour ici

Ce site créé par par le Docteur Christine Zalejski (consultante indépendante et formatrice en alimentation infantile) fourmille de bonnes idées pour les parents qui souhaitent « bien nourrir leur bébé au quotidien en mettant du bio, du sain et du naturel dans leur alimentation ». Je la remercie personnellement pour nos échanges et surtout pour son travail de titan sur son tableau de diversification ; -)

Et si vous souhaitez vous tenir informé(es) de l’évolution du protocole actuel (c’est toujours bien d’avoir toutes les clés en main) rendez-vous ici pour savoir ce que préconise l’assurance maladie et là pour connaître l’avis des pédiatres. Sur ce site, ils répondent à toutes les questions que les parents se posent, sur la diversification mais aussi sur tout le reste ! Plus besoin d’appeler son doc toutes les 3 secondes… pratique ; -)

Quoiqu’il en soit, ne vous précipitez pas, faites preuve de patience sans vous préoccuper de la quantité ingérée ; une fois de plus, au début, ce n’est que de la découverte. Il est donc normal que cela ne représente que quelques cuillères.

Je termine enfin avec une astuce conso : Pour mon 3ème enfant, mon choix s’est porté sur un appareil simple, efficace, design et ergonomique : le robot 4 en 1 de Philips Avent qui cuit, mixe, réchauffe et décongèle. Son bol à grande contenance (1L) permet pourtant un réel gain de place sur le plan de travail ! De plus, il a l’avantage de simplement se retourner au moment de mixer (ce qui évite de se brûler avec le panier vapeur) ! Bref, un vrai coup de cœur… du coup, je partage ; -)

 

 

 

Robot cuiseur-mixeur 4 en 1 de Philips Avent